Plan de Mobilité Employeur (PDMe) : quelles bonnes pratiques adopter ?

Article mis à jour en décembre 2024.

Nul doute : ces dernières années, le paysage professionnel contemporain évolue rapidement, et avec lui, les attentes des collaborateurs en matière de bien-être au travail.

Dans cette dynamique, le Plan de Mobilité Employeur (PDMe) s’impose comme un levier stratégique incontournable. Il est bien plus qu’une simple réponse aux enjeux environnementaux, le PDMe cristallise l’engagement des entreprises envers une mobilité durable, conciliant harmonieusement les besoins de l’entreprise & les aspirations des collaborateurs.

En conséquence, il devient une véritable feuille de route stratégique & incarne une approche holistique, visant à optimiser les déplacements professionnels, tout en minimisant leurs impacts environnementaux. Ainsi, et au-delà d’une simple mesure réglementaire, il façonne l’avenir des entreprises qui embrassent cette vision avant-gardiste de la mobilité professionnelle.

Cependant, qu’est-ce que concrètement le PDMe ? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ? Comment construire votre PDMe ? Quels sont les avantages pour votre entreprise & pour vos collaborateurs ? Nous répondons à toutes ces questions dans cet article.

Qu’est-ce que le Plan de Mobilité Employeur (PDMe) ? Principes & objectifs.

Depuis le 1er janvier 2020, la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) exige la mise en œuvre d’un PDMe pour toute entreprise de plus de 50 collaborateurs sur un même site, à défaut d’accord sur la mobilité dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO).

Au-delà d’une obligation légale, celui-ci constitue une initiative élaborée & concertée au sein des organisations, visant à orchestrer de manière méthodique & réfléchie les déplacements professionnels des collaborateurs. Il se distingue par sa portée holistique & s’érige en un véritable outil de gestion favorisant la mobilité durable au sein des entreprises !

Au cœur du PDMe, réside l’objectif de rationaliser les déplacements en milieu professionnel, tant en termes de fréquence, que de moyens de transport. Cet objectif s’accomplit par le biais d’une fine analyse des besoins de l’entreprise, mais également, des caractéristiques géographiques, ainsi que des préférences & contraintes individuelles des collaborateurs. In fine, il comprend :

• • Un programme d’actions propre à la situation de l’entreprise.
  • L’élaboration d’un plan de financement.
  • La mise en place d’un calendrier de réalisation des actions.
  • Des modalités de suivi & de ses mises à jour.

En parallèle, l’entreprise doit informer l’Autorité Organisatrice de la Mobilité (AOM), de ses objectifs et de son programme d’actions intégrant des mesures relatives à la promotion de tous les modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle.

Pour renforcer leur Plan de Mobilité Employeur (PDMe), les entreprises peuvent ainsi exploiter des transports collectifs et promouvoir des modes de déplacement écologiques comme l’autopartage et les pistes cyclables. L’adoption de l’intermodalité facilite une transition souple entre différents transports en commun, optimisant les déplacements urbains et réduisant l’empreinte carbone. Ces initiatives non seulement appuient les politiques de mobilité mais démontrent également un engagement envers une mobilité urbaine durable. 

En somme, le PDMe émerge comme une manifestation tangible de l’engagement d’une entreprise en faveur d’une mobilité professionnelle empreinte de durabilité, de bien-être & d’efficacité opérationnelle accrue.

Quels sont les avantages d’un Plan de Mobilité Employeur (PDMe) ?

Le PDMe offre une panoplie d’avantages substantiels, tant sur le plan opérationnel que sociétal. C’est la raison pour laquelle de plus en plus d’organisations décident de le mettre en place sur la base du volontariat. Qui plus est, ces bénéfices contribuent à redéfinir le paysage de la mobilité professionnelle, avec une vision éclairée & durable ! Découvrez-les ci-dessous.

1.  Une fidélisation des collaborateurs.

Par sa nature attentive aux besoins individuels, le PDMe instaure un environnement propice au bien-être de vos collaborateurs & s’aligne sur les attentes contemporaines en matière de QVCT.

D’une part, le PDMe encourage l’adoption de mesures facilitant les déplacements de vos collaborateurs. Par exemple, avec la mise en place d’un covoiturage d’entreprise, tout comme d’un soutien financier aux solutions de mobilités douces, il peut significativement alléger la charge mentale associée à leurs déplacements domicile-travail. En corrélation, le PDMe atténue les tensions inhérentes à ces derniers & améliore le quotidien de chacun.

D’autre part, l’instauration d’une organisation du travail flexible (mise en œuvre du télétravail, aménagement des horaires, etc) réduit les contraintes liées aux déplacements de vos collaborateurs. De plus, cela offre une plus grande souplesse dans l’organisation des emplois du temps. In fine, cette flexibilité accroît la satisfaction de vos collaborateurs, renforçant ainsi leur attachement à votre entreprise.

Enfin, l’inclusion de vos collaborateurs dans le processus de conception du PDMe favorise un sentiment d’appartenance et de valorisation. Par exemple, en instaurant des ateliers participatifs permettant à ces derniers de contribuer à l’élaboration du plan, vous renforcez la collaboration & la confiance mutuelle : deux éléments essentiels pour la fidélisation de vos collaborateurs.

Finalement, en plaçant le bien-être et les aspirations de vos collaborateurs au cœur de ses préoccupations, le PDMe édifie un cadre propice à la fidélisation.

2.  Une amélioration de la marque employeur.

À l’évidence, le Plan de Mobilité Employeur (PDMe) représente également un levier stratégique permettant d’accroître l’attractivité & de rehausser votre marque employeur. Cette approche réfléchie en matière de mobilité témoigne d’une vision globale et engagée, conférant à votre entreprise une image favorable tant auprès de vos collaborateurs que de vos futurs talents !

Par exemple, la promotion des transports en commun, du covoiturage d’entreprise, tout comme de la mobilité douce démontre une conscience écologique de votre entreprise, renforçant l’attrait pour les futurs talents sensibles aux enjeux environnementaux.

De même, en adoptant des approches novatrices en matière de mobilité, vous démontrez une volonté d’innovation, consolidant l’image de votre entreprise sur le marché compétitif du recrutement, en tant qu’entité dynamique et avant-gardiste.

3.  Un respect des engagements RSE.

In fine, l’élaboration d’un PDMe permet à votre entreprise de concrétiser ses engagements en matière de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) à l’égard de vos clients et de vos fournisseurs.

D’une part, vous privilégiez une communication transparente sur ce sujet. De ce fait, vous renforcez le lien de confiance envers vos clients et vos fournisseurs, les assurant de l’engagement authentique de votre entreprise envers la durabilité, ce qui peut influencer positivement leurs choix de partenariat. Dès lors, vous renforcez la crédibilité de votre entreprise & favorisez des relations commerciales plus durables et transparentes.

D’autre part, un PDMe efficace englobe des initiatives visant à optimiser les déplacements de vos collaborateurs, ce qui peut influencer (indirectement), mais aussi positivement, vos chaînes d’approvisionnement. À l’évidence, une mobilité bien planifiée peut contribuer à la réduction de vos délais et de vos coûts liés à la logistique, offrant ainsi des avantages tangibles à la fois pour votre entreprise et vos partenaires commerciaux !

Comment construire votre PDMe ? 5 étapes indispensables !

La construction d’un Plan de Mobilité Employeur (PDMe) requiert une démarche méthodique et bien réfléchie. Il se construit en 5 étapes principales, que nous détaillons ci-dessous. Ces étapes s’étalent, en général, sur une période de 6 à 18 mois entre le lancement et la mise en œuvre du plan d’actions.

1.  La préparation de la démarche.

La première étape consiste à préparer le terrain pour le développement de votre PDMe.

En conséquence, vous devez tout d’abord nommer un comité en charge de son développement. Ce dernier se compose, de préférence, de profils représentatifs de la diversité de votre entreprise.

En parallèle, il est judicieux d’inviter des représentants externes. Par exemple, de la direction régionale de l’ADEME, tout comme de l’AOM. Cela, afin d’obtenir un avis d’expert sur des questions qui peuvent être nouvelles pour les membres de votre comité. Notez qu’il est également courant de contacter au préalable les entreprises voisines. Notamment, pour vérifier si des synergies ne sont pas possibles.

Par la suite, établissez des objectifs clairs et mesurables pour votre PDMe, en alignant ces objectifs avec la vision et les valeurs de votre entreprise, ainsi qu’avec les réglementations en vigueur.

2.  Le diagnostic interne.

La deuxième étape consiste à réaliser un diagnostic interne approfondi pour comprendre les pratiques de mobilité actuelles de votre entreprise. À l’évidence, une entreprise située en plein centre de Paris ne mettra pas en place le même PDMe qu’une entreprise d’une petite commune de Lozère. Outre cet exemple, il y a de nombreuses spécificités qui expliquent pourquoi on trouve plusieurs types de plans de mobilité, adaptés à des situations différentes. On distingue notamment :

• • Le PDMe mono-site
  • Le plan de mobilité multisite
  • Le plan de mobilité commun
  • Le plan de déplacements urbains
  • Le plan de mobilité simplifié

L’objectif de ces plans reste le même : rationaliser la mobilité et réduire la pollution. Les solutions exploitées vont cependant être différentes, car elles s’adaptent aux besoins spécifiques de chaque contexte.

Par conséquent, votre diagnostic implique premièrement, d’effectuer une analyse des déplacements de vos collaborateurs. Examinez les modes de transport actuels, les distances parcourues, leurs horaires de travail, etc.

Par la suite, évaluez les infrastructures disponibles aux alentours de votre entreprise, y compris les parkings, les espaces pour vélos et les accès aux transports publics.

Enfin, identifiez les freins potentiels et les opportunités liés à la mobilité au sein de votre entreprise.

Pour vous faciliter cette démarche, nous avons créé un questionnaire, en 20 questions, à distribuer en interne. Téléchargez-le gratuitement, juste ici.

3.  L’élaboration du plan d’actions.

Sur la base des informations recueillies, la troisième étape consiste à élaborer un plan d’action stratégique qui répond aux besoins de votre entreprise (sur le long terme).

Premièrement, estimez les coûts inhérents à la mise en œuvre du PDMe, en incluant les investissements nécessaires et les économies potentielles.

Par la suite, établissez une liste des mesures à mettre en place pour répondre aux objectifs, tout en énumérant les moyens financiers, humains & temporels nécessaires. L’enjeu de ce plan d’action est bien évidemment, d’optimiser les déplacements de vos collaborateurs et de les orienter vers des modes alternatifs à la voiture.

In fine, créez un calendrier des actions pour structurer le plan dans le temps. Il faut par conséquent, définir des échéanciers réalistes pour la mise en œuvre des différentes mesures.

Vous bloquez pour réaliser ces étapes ?  Voici quelques idées à piquer :

• • • Encouragez vos collaborateurs à réaliser du covoiturage. Par exemple, en mettant en place des incitations financières, tout comme des places de parking réservées et dédiées aux covoitureurs.

• • • Facilitez l’utilisation des transports en commun. Subventionnez les abonnements aux transports publics pour rendre cette option plus attractive.

• • • Développez des infrastructures pour les cyclistes. Installez des abris sécurisés pour les vélos, des douches, et des vestiaires pour encourager l’utilisation du vélo comme moyen de transport.

• • • Développez des politiques de télétravail flexibles pour réduire la nécessité de déplacements quotidiens. Dans le même sens, explorez des horaires de travail flexibles pour éviter à vos collaborateurs les heures de pointe et pour optimiser leurs trajets.

• • • Incitez à l’utilisation des véhicules électriques comme hybrides rechargeables. Mettez en place des avantages fiscaux, tout comme des places de stationnement réservées et équipées de bornes de recharge électriques au sein de votre parking d’entreprise.

• • • Évaluez la pertinence des déplacements professionnels. Dans la mesure du possible, essayez de promouvoir des alternatives aux déplacements professionnels, comme les réunions en ligne et les conférences téléphoniques.

• • • Intégrez une solution de parking management. Bénéficiez d’une allocation plus efficiente des stationnements en identifiant les disponibilités en temps réel. Ainsi, réduisez les congestions, maximisez le taux d’occupation de vos parkings et réservez des places de parking aux véhicules partagés, électriques, tout comme à d’autres catégories spécifiques. À l’évidence, cela soutient la diversification des modes de transport et démontre l’engagement de votre entreprise envers une mobilité durable.

4.  La mise en œuvre du Plan de Mobilité Employeur (PDMe).

La quatrième étape consiste à mettre en œuvre les actions définies dans le plan.

À l’évidence, cela implique de communiquer le plan à l’ensemble de vos collaborateurs et de sensibiliser à son importance, en mettant en avant les avantages tant pour l’entreprise que pour eux.

Notez que la communication & l’animation sont les éléments majeurs de la mise en œuvre du PDMe. Elles doivent être continuelles, incitatives & encourageantes. D’autant plus qu’un PDMe doit être vivant, il doit évoluer dans le temps !

En parallèle, la participation à des événements ponctuels sont autant d’occasions pour dynamiser et valoriser le plan d’actions et mobiliser le plus possible vos collaborateurs. Divers évènements sont à noter, en voici une liste non-exhaustive :

• • Semaine Européenne de la Mobilité (Septembre).
  • Semaine du Développement Durable (Septembre).
  • Fête du Vélo (Juin) & « Mai à vélo » (Mai).
  • Journée nationale de la sécurité routière (Octobre).

Enfin, c’est également à cette étape que vous allez améliorer les services qu’offre votre parking d’entreprise. Principalement, en installant les infrastructures nécessaires à la mise en œuvre de votre PDMe, comme des stations de covoiturage, des aires de stationnement pour vélos, des bornes de recharge électriques, etc.

5.  La phase d’évaluation du PDMe.

La cinquième et dernière étape consiste à évaluer l’efficacité de votre PDMe et à apporter d’éventuelles améliorations. Rappelons que le Plan de Mobilité Employeur est une démarche pérenne qui s’étale dans la durée. Il nécessite d’être suivi pour évoluer au sein de l’entreprise et de son environnement.

Ainsi, cela comprend d’effectuer une collecte des données quantitatives et qualitatives sur l’impact des mesures mises en place, en se basant sur les indicateurs définis lors de l’étape de préparation.

Mais également, d’analyser les résultats par rapport aux objectifs fixés, en identifiant les réussites et les zones d’amélioration. À l’évidence, et si nécessaire, d’ajuster votre PDMe en fonction des retours d’expérience et des évolutions de l’entreprise.

En suivant ces cinq étapes de manière rigoureuse, votre entreprise sera en mesure de mettre en place un PDMe efficace, aligné sur ses objectifs, et garantissant la conformité réglementaire dans le domaine de la mobilité professionnelle.

En conclusion

Nul doute : l’instauration d’un Plan de Mobilité Employeur (PDMe) s’érige en une démarche incontournable pour les entreprises modernes désireuses d’harmoniser leurs pratiques professionnelles avec les impératifs de durabilité et de responsabilité sociale.

Finalement, le PDMe transcende le simple cadre d’une « exigence réglementaire » pour devenir un vecteur puissant de différenciation sur le marché du travail, renforçant l’image de l’entreprise en tant qu’acteur socialement responsable et visionnaire. En adoptant cette approche holistique de la mobilité professionnelle, les entreprises façonnent un avenir où la durabilité, l’efficacité, et l’épanouissement des collaborateurs convergent harmonieusement. Cela, en édifiant une culture d’entreprise en phase avec les aspirations contemporaines de responsabilité sociale et environnementale.

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